Premier pas en tissage : les bases pour commencer

Comme dans plein d’autres domaines en Do it Yourself il y a des tendances qui reviennent. Clairement ces dernières années la laine et plus généralement les fils sont sur le devant de la scène. Tricot, couture, crochet, les fils ont le vent en poupe. Depuis 3 ans maintenant c’est le tissage qui a clairement émerger. On le retrouve dans les salons sous forme d’expositions ou d’initiations, de plus en plus d’ateliers créatifs sur le sujet sont proposés un peu partout en France, et les boutiques ont su répondre à la demande avec des outils qui nous permettent de faire des merveilles. Je n’ai pas pu résister à l’appel des matières ! Voici un petit tour d’horizon de ce qu’on peut faire en tissage.

En quoi consiste le tissage :

 Le tissage consiste tout simplement à fabriquer du tissu, comme le tricot, la dentelle ou encore le feutrage. En tissage, deux fils bien distincts sont entrelacés à angle droit pour former un textile plus ou moins fin. Ce qui nous amène à entrer dans le vif du sujet avec un peu de vocabulaire.

L’outil que l’on utilise pour le tissage est un métier à tisser ils existent depuis 3000 ans avant JC. Il s’agit d’un cadre,  qui est plus communément fabriqué en bois mais vous pouvez en trouver des très jolis métier à tisser en plexi chez Kesiart. Bien que la fabrication des textiles ait été industrialisée en 1733 la technique n’a pas réellement changée. Le bas et le haut de ce cadre, souvent rainurés pour y passer le fil, se nomment les ensouples.

Les fils verticaux qui vont d’une ensouple à une autre (ou du bas au haut du métier) s’appelle les fils de chaîne. Les fils que l’on passe à l’horizontal d’une lisière à une autre du tissu s’appelle les fils de trame. Le fil de trame se passe au-dessus puis au-dessous des fils de chaîne. Au rang suivant l’ordre est inversé, l’on passe d’abord au-dessous puis au-dessus. Ceci est l’une des nombreuses combinaisons d’entrecroisement de fils possible, il en existe plein d’autres un peu comme des points au tricot. Il est possible de passer sur trois fils de chaîne puis sous un seul, etc… Ces différentes combinaisons s’appellent l’armure d’un tissu. Voici quelques exemples d’armures : toile, le sergé, le satin. Les rangs peuvent être décalés comme le sergé par exemple.

Entre les deux ensouples il peut y avoir ce que l’on appelle un peigne envergeur. Ce peigne est muni de dents (ou de fentes) et d’œillets. Il facilite le travail de tissage puisque selon sa position il monte ou il descend un fil de chaîne sur deux, permettant ainsi de passer l’aiguille à tisser ou encore la navette plus rapidement.

La navette est une pièce en bois autour de laquelle est enroulé une longue section de fil de trame.

Pour débuter vous pouvez vous fabriquer un métier en carton. Sur le haut et le bas du carton réaliser des fentes dans lesquelles vous passerez les fils de chaîne. Utiliser une aiguille pour passer le fil de trame sous et au-dessus des fils verticaux.

Tissages déco ou tissus ?

Tissage contemporain : un feu d’artifice de couleurs

Après avoir fait le tour des bases et du vocabulaire, nous allons parlé tissage déco, plus couramment appelé tissage contemporain qui est celui que vous verrez le plus en ce moment sur le net ou lors des expos. Il s’agit de pièces aux multiples matières et couleurs. Il est parfait si vous posséder un stock de laines en petites quantités et de diamètres différents comme les chutes récupérées de vos tricots terminés.

Ce qu’il vous faut pour commencer un tissage contemporain :

• un métier à tisser basique ou un cadre avec des clous (voir photo ci-dessous)
• du coton solide pour le fil de chaîne
• laines, fils, laines mèches, plumes, bois, écorces, morceaux d’étoffes, etc…
• grosse aiguille
• peigne souvent vendu avec le métier

Vous pouvez tisser en ligne en variant les couleurs et textures. Souvent les fils s’entrecroisent de manière traditionnels (l’on passer dessus, dessous, etc… et inversement au prochaine rang) mais il est tout à fait possible de créer des motifs que vous pouvez voir ci-dessous ce qui rythme le tissage.

Les franges sont un incontournable sur vos tissages contemporains, elles donnent du relief et du mouvement à la réalisation. La laine mèche, comme la gris foncée ci dessus, permet d’apporter en un clin d’œil du volume et de la douceur à l’ensemble et permet d’avancer le tissage très très rapidement. J’adore cette laine qui donne l’illusion d’avoir de jolis nuages moutonneux sur mes réalisations.

Une autre possibilité consiste à ajouter des motifs dans vos tissage, des cercles, carrés, triangles si vous aimez ce qui est graphique.

Vous hésitez à vous lancer ? Pour commencer, vous pouvez choisir de tisser des petites pièces à disposer dans les chambres d’enfants par exemple. Une fois vos premières réalisations bouclées, je suis sure que vous allez avoir envie d’aller plus loin. A ce moment là vous pourrez passer à des tissage plus grands qui réchaufferont un salon, une entrée ou qui seront du plus bel effet en tête de lit pourquoi pas.

Je me suis vite laissée prendre au jeu du tissage. La technique s’apprivoise en un clin d’œil et le résultat est rapidement plaisant. Le procédé de fabrication d’un tissage contemporain est très instinctif et procure un vrai lâcher prise. Difficile pour moi qui aime avoir des choses planifiées, un peu comme mon besoin d’avoir un plan bien ficelé avant de construire un meuble. Mais une fois tous les brins de laine sous la main, c’est un plaisir de se laisser porter sans avoir d’idées prédéfinies. Si cet élément est un facteur bloquant vous pouvez très bien préparer un dessin de votre réalisation comme ligne de conduite.

Côté inspiration je ne peux pas, ne pas vous parler de Julie Robert la papesse du tissage contemporain. Elle donne des cours mais pour l’instant a mis son activité en pause mais vous pouvez la retrouver en vidéo chez Empara ou elle a participé au lancement de la plateforme en proposant un cours vidéo sur tout ce qu’il faut savoir sur le tissage.

Tissage traditionnel :

Pour celles qui ne seraient pas emballées par ces tissages déco vous avez la possibilité de tisser de la laine fine et créer ainsi votre tissu.

Ce qu’il vous faut pour commencer à tisser du tissu :

• un métier plus sophistiqué mais toujours accessibles financièrement comme les métiers ashford sur le site Tricotin
• les peignes envergeurs fournit avec le métier
• une ou plusieurs navette
• de la laine, coton, etc…

Les métiers ashford entre autres sont plus versatiles proposent différentes tailles de peigne envergeur ce qui permet de jouer avec l’espacement entre les fils de chaîne. Plus les dents du peigne sont rapprochées plus il y a de fils au cm, plus le tissu sera fin. A l’inverse plus les dents du peigne sont espacées, moins il y a de fils et plus le tissu sera aéré. Vous pouvez tout à fait faire un tissage contemporain sur ce type de métier. Il vous permettront de réaliser des pièces plus grandes que les métiers en bois plus simples.

Selon le peigne mais aussi le fil utilisé vous obtenez des résultats totalement différents. Ici j’ai utilisé la même laine en fil de chaîne et en fil de trame. Le résultat est superbe. J’ai réalisé ce morceau d’étoffe avec une laine fingering 75% mérinos et 25% de soie tissée à la main de chez la fée fil, une véritable merveille de laine. La soie apporte une belle douceur à l’ouvrage et la teinture à effet donne un très joli résultat toute en finesse et en nuances.

Côté réalisation le métier a été posé sur un pied ce qui permet de travailler de façon très agréable et totalement différente qu’avec un petit métier. Ici le travail est répétitif. Il n’y a pas forcément de changement de fil. La navette permet d’avoir un stock de laine et le travail est plus mécanique que pour un tissage contemporain. Dès que j’avais 5 minutes de libre je pouvais avancer mon tissage sans avoir à compter de rangs ou de réfléchir à un éventuel changement de motif ou de couleur. Mais libre à vous de rajouter des détails comme des motifs ou justement des changements de couleur. Ce type de métier permet de faire plus de choses que les petits métiers dont l’espace des fils de chaîne n’est pas modulable. Ici vous pouvez facilement tisser plusieurs mètre de tissus, un vrai régal !

Une fois votre tissu prêt vous pouvez choisir d’en faire une étole, une pochette ou encore un coussin ou un plaid en cousant plusieurs morceaux les uns aux autres. Ce que vous venez de tisser ce comporte comme un tissu traditionnel vous offrant ainsi une multitude de possibilités.

Ce que je préfère dans les loisirs créatifs, vous le savez si vous me lisez depuis un moment, c’est l’idée de parti de différents matériaux et, grâce à des outils, de totalement les transformer. Le tissage est complètement dans cet état d’esprit : partir de bouts de fils est en faire une tenture mural, un set de table, un tapis ou un coussin : quel régal ! Dans un prochain article je vous montre toutes les étapes pour réaliser cette pochette pour tablette ça vous tente ? Et vous, avez-vous déjà essayé le tissage ?